Qui n’a pas entendu l’émission de la radio tunisienne - chaîne internationale - (RTCI), diffusée en direct le matin du dimanche 3 mai 2009 à l’occasion de la célébration de la journée mondiale pour la liberté de la presse, avec des jeunes qui n’avaient pas la langue dans la poche, a vraiment raté quelque chose d’exceptionnel ! Beaucoup n’ont pas cru leurs oreilles en écoutant cette émission de vérité, tout au long de laquelle l’expression était libre, pertinente et sans langue de bois.
Les auditeurs qui avaient la chance d’être à l’écoute ce jour-là ont entendu de leurs propres oreilles l’un(e) des participant(e)s à l’émission se demander pourquoi notre Président de la République n’engage-t-il pas, à l’occasion des élections présidentielles, « un débat en direct sur les plateaux de notre télévision nationale, avec les candidats de l’opposition, afin que le Tunisien puisse choisir ses élus en toute connaissance de cause ? »
Ils ont entendu de leur propres oreilles une jeune intervenante affirmer que l’appropriation des medias de Dar Essabah par Mohamed Sakhr El Materi, « personnalité trop proche du pouvoir pour être capable de faire du quotidien Essabah un journal indépendant et trop impliquée dans les affaires économiques mais aussi religieuses par le biais de la chaîne de radio privée Ezzitouna, n’est pas sans rappeler la stratégie d’un certain Berlusconi ! »
La conduite de l’émission a poussé certains journalistes tunisiens indépendants à réagir en direct sur les ondes en exprimant leur stupéfaction et leur joie mêlée d’émotion de voir enfin une chaîne tunisienne, débarrassée provisoirement de ses chaînes, laisser libre cours à de jeunes Tunisiens pour donner leur avis sur la liberté de la presse et la censure et briser des tabous qui pèsent encore lourdement sur nos moyens d’information.
Ce fut le cas notamment de ce cinéaste et journaliste chevronné, correspondant d’une agence de presse étrangère, qui n’a pas hésité à exprimer son admiration pour le franc-parler et le courage de tous ces jeunes qui ont animé ou simplement participé au débat, et qui ont dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, ainsi que sa reconnaissance à celles et ceux qui ont pris l’initiative d’une telle émission.
Après l’émission de ce dimanche là, aucune atteinte à l’ordre public et aucune manifestation de révolte n’ont été constatées, à part la virulence des propos de certains commentateurs sportifs qui ont fustigé en direct, sur les antennes de télévision, le recours de la Fédération tunisienne de football aux arbitres étrangers pour diriger des rencontres tunisiennes, ou la violence verbale de certains dirigeants d’une association sportive qui ont librement exprimé sur les ondes leur colère suite à l’élimination de leur équipe en demi-finale de la Coupe de Tunisie.
S’il a fallu, comme d’habitude, mobiliser des centaines de policiers pour juguler les manifestations de colère des uns et canaliser les manifestations de joie des autres à la suite d’un match de football, l’émission sur la liberté de la presse n’a coûté aux pouvoirs publics que l’enthousiasme des auditeurs, et n’a valu aux réalisateurs de cette émission que reconnaissance et admiration. Elle a suscité espoir et confiance en l’avenir avec des jeunes parfaitement conscients de leurs droits et profondément attachés à leur citoyenneté, mais à qui la parole est, malheureusement, bien rarement donnée.
Nous espérons de notre côté que cette ouverture des ondes ne soit pas simplement occasionnelle et restreinte à RTCI, qui diffuse en langues étrangères, et qu’elle soit immédiatement étendue à toutes nos chaînes nationales de radio et de télévision. Cela n’a malheureusement pas été le cas, loin de là, sur la chaîne nationale TV7 qui a consacré, le lendemain même, un « dossier » portant sur le même thème de la liberté de la presse (voir l’article de M. Khemaïes Khayati dans la partie arabe de ce numéro). Pourquoi, par exemple, n’y aurait-il pas un débat qui réponde à l’attente de nos jeunes, et des moins jeunes entre les différents candidats à l’élection présidentielle ? Cela ne donnerait à notre démocratie « naissante » que plus d’assurance et de crédibilité.
Jounaïdi Abdeljaoued
Les auditeurs qui avaient la chance d’être à l’écoute ce jour-là ont entendu de leurs propres oreilles l’un(e) des participant(e)s à l’émission se demander pourquoi notre Président de la République n’engage-t-il pas, à l’occasion des élections présidentielles, « un débat en direct sur les plateaux de notre télévision nationale, avec les candidats de l’opposition, afin que le Tunisien puisse choisir ses élus en toute connaissance de cause ? »
Ils ont entendu de leur propres oreilles une jeune intervenante affirmer que l’appropriation des medias de Dar Essabah par Mohamed Sakhr El Materi, « personnalité trop proche du pouvoir pour être capable de faire du quotidien Essabah un journal indépendant et trop impliquée dans les affaires économiques mais aussi religieuses par le biais de la chaîne de radio privée Ezzitouna, n’est pas sans rappeler la stratégie d’un certain Berlusconi ! »
La conduite de l’émission a poussé certains journalistes tunisiens indépendants à réagir en direct sur les ondes en exprimant leur stupéfaction et leur joie mêlée d’émotion de voir enfin une chaîne tunisienne, débarrassée provisoirement de ses chaînes, laisser libre cours à de jeunes Tunisiens pour donner leur avis sur la liberté de la presse et la censure et briser des tabous qui pèsent encore lourdement sur nos moyens d’information.
Ce fut le cas notamment de ce cinéaste et journaliste chevronné, correspondant d’une agence de presse étrangère, qui n’a pas hésité à exprimer son admiration pour le franc-parler et le courage de tous ces jeunes qui ont animé ou simplement participé au débat, et qui ont dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, ainsi que sa reconnaissance à celles et ceux qui ont pris l’initiative d’une telle émission.
Après l’émission de ce dimanche là, aucune atteinte à l’ordre public et aucune manifestation de révolte n’ont été constatées, à part la virulence des propos de certains commentateurs sportifs qui ont fustigé en direct, sur les antennes de télévision, le recours de la Fédération tunisienne de football aux arbitres étrangers pour diriger des rencontres tunisiennes, ou la violence verbale de certains dirigeants d’une association sportive qui ont librement exprimé sur les ondes leur colère suite à l’élimination de leur équipe en demi-finale de la Coupe de Tunisie.
S’il a fallu, comme d’habitude, mobiliser des centaines de policiers pour juguler les manifestations de colère des uns et canaliser les manifestations de joie des autres à la suite d’un match de football, l’émission sur la liberté de la presse n’a coûté aux pouvoirs publics que l’enthousiasme des auditeurs, et n’a valu aux réalisateurs de cette émission que reconnaissance et admiration. Elle a suscité espoir et confiance en l’avenir avec des jeunes parfaitement conscients de leurs droits et profondément attachés à leur citoyenneté, mais à qui la parole est, malheureusement, bien rarement donnée.
Nous espérons de notre côté que cette ouverture des ondes ne soit pas simplement occasionnelle et restreinte à RTCI, qui diffuse en langues étrangères, et qu’elle soit immédiatement étendue à toutes nos chaînes nationales de radio et de télévision. Cela n’a malheureusement pas été le cas, loin de là, sur la chaîne nationale TV7 qui a consacré, le lendemain même, un « dossier » portant sur le même thème de la liberté de la presse (voir l’article de M. Khemaïes Khayati dans la partie arabe de ce numéro). Pourquoi, par exemple, n’y aurait-il pas un débat qui réponde à l’attente de nos jeunes, et des moins jeunes entre les différents candidats à l’élection présidentielle ? Cela ne donnerait à notre démocratie « naissante » que plus d’assurance et de crédibilité.
Jounaïdi Abdeljaoued
dommage je l'ai raté
RépondreSupprimereffectivement, j'ai écouté cette émission et j'ai été agréablement surprise par le débat tenu, et une des intervenantes a dit quelque chose que je juge vrai quelque part: notre problème c'est l'auto-censure... cela ne veut pas dire que la censure n'existe pas ou que ce n'est pas un problème, bien évidemment.
RépondreSupprimerCe que j'ai bien aimé aussi, c'est la qualité des propos, une critique fondée et claire des dérives de notre politique, contrairement à ce que l'on voit sur la blogosphère, un vrai dialogue de sourd, ou il faut massacrer bêtement et aveuglement le pouvoir, pour être considéré comme démocrate
Dommage qu'on a raté ce débat.
RépondreSupprimerpar rapport à l'auto-censure, je pense que c'est le climat général qui pousse les gens à s'auto-censurer. Le Tunisien est intelligent et sais comment réagir de sorte à ne pas attirer la colère du ciel.
Je me permet de mettre un lien de ton post dans un message aux membre du groupe "nous voulons plus de liberté pour une meilleure qualité de vie"