dimanche 10 mai 2009

A travers la blogosphère #6 : SNJT et stagnation des pays arabes

La dernière rencontre houleuse des journalistes tunisiens n'est pas passée inaperçue dans la blogosphère.


Le SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens) a choisi l'occasion de la journée internationale de la liberté de la presse pour présenter un rapport annuel critique sur la liberté de la presse en Tunisie que Minerva n'a pas manqué d'afficher sur son blog. Pour illustrer l'ambiance qui régnait à la conférence de presse du SNJT, certains blogs, comme Farda w Lkat Okhtha se sont contentés de reprendre la vidéo tournée par un journaliste présent sur place de la tentative d'agression de M. Néji Bghouri, président du SNJT par un "collègue", M. Kamel Ben Younès d'Assabah qui ne partageait visiblement pas le contenu du rapport pourtant préparé par son propre syndicat. Cette vidéo où on voit ce dernier se ruer sur son président pour tenter de l'agresser se passe en effet de tout commentaire. Some thoughts from Tunisia, tout en rappelant que le président du SNJT était "démocratiquement élu, chose rare en Tunisie", a tenu tout de même à préciser que M. Ben Younes est le "président de la commission de déontologie" au SNJT. Et le blogueur d'ironiser sur le souci de "l'éthique du métier" et le sens de "la culture du dialogue et du respect des collègues" de M. Ben Younes, inscrits dans la "pure méthode mauve"…


A travers trois figures différentes - développement inégal, immigration et liberté d'expression, Marteau illustre la réalité actuelle de problématiques socio-économiques et politiques majeures dans nos pays, demeurées figées dans le siècle dernier…


En visionnant sur l'écran de son ordinateur une vidéo amateur prise par un randonneur dans le centre et le sud-ouest de la Tunisie, le blogueur a supprimé les couleurs pour se rendre compte que le paysage rappelle étrangement la "Tunisie des années 60 du siècle dernier" : "mêmes bâtiments, mêmes rues, la misère et la précarité des jeunes". Et le blogueur de constater que "les disparités persistent entre les régions (…) un demi-siècle plus tard" : "concentration de projets économiques et de la population dans certaines villes côtières" et "vide et misère à l'intérieur du pays". Ces problèmes socio-économiques encore persistants chez nous, étaient pourtant présents à "une époque non lointaine" dans d'autres pays européens, "Portugal, Espagne, Italie, Grèce" et non-européens, "Corée du Sud, Malaisie" mais on été éradiqués "à force d'efforts". Marteau évoque ensuite le discours sur l'immigration d'éminents responsables politiques en Tunisie "durant les années 60 et jusqu'au début des années 70" qui clamaient son caractère "temporaire" alors qu'aujourd'hui "aucun responsable n'ose dire le contraire", l'immigration étant devenue "un exutoire pour le chômage" et une source permanente de devises. Et de rappeler que les mêmes pays cités précédemment, "Portugal, Espagne, Grèce…" étaient aussi concernés jusqu'à une époque récente par "l'immigration économique de leur jeunesse"… La dernière figure présentée par le blogueur est l'état lamentable de la liberté d'expression dans les pays arabes. Alors qu'ils ne sont que "10% des pays de la planète", nos pays arabes, "des professionnels du despotisme", représentent "60% des pays ennemis de la liberté d'expression" dans le monde. Cette triste réalité reflétée de manière récurrente par "ces chiffres criants de vérité" est désormais "la marque déposée par excellence" de nos régimes. Et le blogueur de noter que le despotisme était aussi pratiqué par la plupart des pays de la planète "depuis les années 50 et jusqu'à une époque non lointaine au siècle dernier" y compris "au Portugal, en Espagne, en Grèce, en Corée du Sud et en Malaisie"…


Hédi Ben Smail

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