samedi 20 juin 2009

Quel avenir pour les lettres et les humanités en Tunisie ?

Les enseignants des différentes Facultés de lettres, sciences humaines et sociales sont en état de choc. Ils viennent de découvrir, par le biais du nouveau guide de l’orientation des bacheliers, ce que leur réserve la réforme LMD concoctée par les soins du Ministère de l’Enseignement Supérieur : suppression de licences fondamentales, fusion de départements, instauration de quotas pour certaines filières etc… Ainsi, pour la Faculté des Sciences Humaines et Sociales (9 avril) de Tunis, le guide annonce la suppression des licences fondamentales en français, en sociologie et psychologie, la fusion des départements d’histoire et de géographie et l’instauration d’un quota de seulement trente nouveaux étudiants pour cette filière.

Certes, les universitaires pressentaient depuis longtemps que cette réforme, à la préparation de laquelle ils n’ont pas été associés, était portée par une vision dogmatique, simpliste et populiste de la vocation de l’université. Celle-ci se résume, pour l’autorité de tutelle, à «répondre aux exigences du marché de l’emploi». La mise en œuvre du système LMD est, de ce point de vue, l’occasion rêvée pour faire le ménage et en finir avec les formations « peu employantes » ou avec de faibles possibilités « d’application ».

Il est vrai que toutes les disciplines sont en train de faire les frais de cette vision idéologique, avec une limitation des enseignements à contenu théorique ou historique au profit des enseignements à contenu « appliqué », mais ce qui attend les formations en lettres et en humanités est certainement plus inquiétant. Et ce que révèle le nouveau guide d’orientation n’est que la partie visible de l’iceberg, car la suppression de licences fondamentales dans une filière signifie l’absence de Mastères et de Doctorats et, donc, l’absence, à terme, d’enseignants et de chercheurs. C’est en quelque sorte l’histoire d’une mort annoncée.

C’est ce qui explique l’émoi des universitaires à la faculté du 9 avril et dans les autres facultés de lettres et leur mobilisation du jeudi 18 dernier : à présent, ils raisonnent en termes de survie, tout simplement…

B. Gh.

4 commentaires:

  1. Quel avenir tout court!

    Mais bon, le niveau déjà des diplômés tunisiens est assez bas!

    Après 6+7+4 ans d'études, certains ne savent pas encore parler français! L'arabe n'en parlons même pas!!!

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  2. Ce sera beaucoup plus grave avec leur LMD... Formation rapide comme bouffe rapide... Au bout du chemin des techniciens qui ne savent qu'exécuter sans réfléchir... Kiffegrave a raison... Une armée d'ignorants...

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  3. tout le monde savait depuis le début
    que le système LMD va aboutir à ca mais personne n'a levé le petit doigt surtout les enseignant pour refuser cette catastrophes
    maintenant c'est le moment de bouger

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  4. tout le monde savait depuis le début
    que le système LMD va aboutir à ca mais personne n'a levé le petit doigt surtout les enseignant pour refuser cette catastrophes
    maintenant c'est le moment de bouger

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