dimanche 31 janvier 2010

Réflexions d'après CAN : une info sportive en pleine forme et une info politique... avec des béquilles


Des plateaux réunissant experts, consultants et chroniqueurs, des intermèdes satyriques, des polémiques à ne plus en finir. C'est clair, quand il s'agit de foot, le ton est libre, la critique voltigeante, le débat contradictoire. Bref, en un mot, tout ou presque est sujet à discussion, et la devise est : point de questions tabous... ou presque.

Hélas! ce vent de liberté qui secoue notre paysage médiatique ne dépasse guère la polémique sportive. S'agissant d'aborder les thématiques qui dérangent le pouvoir en place, c'est illico presto retour à la case " langue de bois”. Ainsi, le différé prend le pas sur le direct et les montages deviennent soigneusement construits pour qu'aucun dérapage n'ait lieu. Dans ce domaine, la main du censeur devient d'une précision chirurgicale.

En un mot, nos télévisions publiques ou privées, dans une logique de duplicité totale, passent allègrement du tout permis au tout tabou, sans que cela ne gène personne... Dans cet ordre d'idées, il est permis " comme pas possible" de cogner sur le sélectionneur, qui devient le temps d'un match ou d'une compétition le pushing ball national. La fédé, les joueurs, le kiné, le préparateur physique, le garde matériel, ne sont pas non plus épargnés, tout le monde en prend pour son grade. De la gomina des joueurs au ballon pas suffisamment gonflé par le garde matériel en passant par les spaghettis du cuisinier en chef de l'équipe nationale, tout est disséqué, analysé, passé au crible.

Mais quand il est question par exemple du limogeage du secrétaire d'état des sports qui apprend sa sortie du gouvernement en Angola où il assistait l'equipe nationale .... Black out total. Dans pareils moments, le désormais célebrissime avocat chroniqueur F. M., ne pipe mot. Le présentateur si prompt à casser de l'entraîneur ou du responsable fédéral se rappelle qu'il y a un Tunisien champion " d'arabes" en boules et pétanque, qu'il convient de saluer. Même les grandes gueules, à la mine patibulaire et au vocabulaire plus approprié aux bars qu'à une émission de tv, regardent leurs souliers se rappelant qu'il y a de gros cachets derrière le job de consultants. rabbi m3aak ya tounes! Toi patrie de Chebbi, Bayram, Haddad, Douagi, toi qui a été pionnière dans les arts, la modernité et même dans le foot... Mais il s'agit à d'un autre foot et ça c'est une autre histoire...

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