Ce fut une campagne courte, parce que tronquée. Ce fut une bataille dure, très dure. Eprouvante pour les nerfs et, parfois, pour le moral… Une guerre des listes, des affiches, des textes, des allocutions télévisées… Un code électoral déjà en soi peu libéral et souvent interprété dans un sens restrictif par l’Administration. Bref, la marge d’action était réduite, bien plus étroite qu’il y a cinq ans !
Cependant, malgré le doute qui nous a parfois assaillis, malgré le sentiment de faiblesse éprouvé face à cette formidable machine toute destinée à nous acculer dans le coin du ring, malgré les 1,57% de voix attribués à l’opposition aux présidentielles et les deux sièges sur les 214 que compte désormais le Parlement, on peut soutenir que le choix de la participation militante a été politiquement payant.
Il a été le bon. Car, durant ces quelques jours où nous avons pu aller au contact direct de la population et diffuser notre vision et notre programme, nous avons réussi à faire entendre notre voix. En particulier, après l’intervention télévisée de notre candidat aux présidentielles qui a eu un impact réel sur les Tunisiens et qui a été jugée sérieuse, crédible, courageuse, voire audacieuse.
Les listes de la Moubadara ont pu se distinguer. Elles ont réussi à introduire un peu de clarté dans le «flou artistique» qu’on veut imposer à nos concitoyens. Elles ont clairement indiqué la ligne de partage entre l’opposition sérieuse et l’opposition de connivence dont les membres, en bonne logique, préfèrent, en ce qui les concerne, se donner le nom de «partenaires» à la place de celui d’ «opposants»… Un vocable sans doute trop lourd à porter et, en fin de compte, inapproprié.
Dans l’unanimisme ambiant de nos médias et, en faisant abstraction des programmes électoraux centrés presque exclusivement sur les problèmes du … Moyen-Orient, les Tunisiens ont su reconnaître le discours neuf qui a abordé, de manière franche et directe, leurs principales préoccupations et inquiétudes. Un discours sérieux et responsable qui a visé juste non seulement parce qu’il a abordé les vrais problèmes du pays, mais aussi parce qu’il a parlé de valeurs, d’honnêteté et de rectitude, à une société dont les repères sont en train d’être chamboulés. Cette voix a porté. Elle a été entendue. Elle incarne, aujourd’hui, un espoir. C’est une énorme responsabilité que de ne pas décevoir !
En pleine campagne électorale, plusieurs d’entre nous répétaient, à juste titre, que le vrai travail allait commencer le 26 octobre. Avec cette nouvelle donne, cette proposition n’en est que plus vraie. Il est urgent de capitaliser cette avancée. A nous de cultiver l’espoir qui a été semé, tout en travaillant sans relâche à l’union de tous les démocrates et progressistes du pays. Cette union, dont nous avons perçu certaines prémisses durant la campagne, est nécessaire au tournant démocratique tant convoité. Le travail qui nous attend est énorme… Alors, au boulot !
Baccar Gherib
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire