
Certes, les derniers résultats du championnat de football, en rapprochant le classement des trois grands clubs du pays, ont ramené beaucoup de suspense pour ce qui est de la course au titre et ont rallumé les passions des uns et des autres. Mais aucune passion ni aucun enjeu sportif ne méritent la mort par dépit d’un jeune supporter, ni ne justifient des actes de vandalisme contre les symboles des adversaires.
L’état de tension palpable dans lequel se trouvent des millions de supporters à la veille de la rencontre qui opposera, ce dimanche, le Club Africain à l’Espérance de Tunis, et qui s’annonce décisive pour le titre de champion de Tunisie, n’augure rien de bon et nous amène à penser que quelque chose ne tourne pas rond dans notre société. D’ailleurs, les jeunes espérantistes qui, sur les forums de supporters, réclament la victoire «à la mémoire» de l’adolescent mort samedi dernier, n’ont pas réalisé la portée de ce drame qui aurait dû, au contraire, les amener à relativiser l’enjeu de ce match et à prendre du recul par rapport à leur propre passion.
Nous avions déjà signalé, dans le numéro 114 de notre journal, que quand de simples hobbies ou loisirs deviennent l’objet de passions maladives, c’était là le signe de problèmes sociaux évidents, le symptôme d’absence d’équilibre, quelque part, dans la vie des tunisiens. Si ces derniers font en sorte que d’un simple jeu, censé agrémenter leurs week-ends, le football devienne une question de vie ou de mort, c’est qu’il y a bien un problème.
Les drames de ces derniers jours méritent d’être pris au sérieux. Il s’agit là de symptômes de problèmes graves vécus par notre jeunesse. Celle-ci mérite qu’on se penche sur son cas.
I. K.
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