La sortie du Parti Socialiste de Gauche du cadre de la Moubadara (alliance regroupant la gauche démocratique et moderniste: Ettajdid, PTPD, PSG et indépendants et qui veut incarner une troisième voie entre le pouvoir et l'alternative islamiste) à la veille des élections a suscité pas mal de commentaires sur Facebook, notamment.
Toutefois, ces "analyses" ont automatiquement repris les clichés sur l'opposition s'affrontant et se déchirant pour les têtes de listes et, donc, la députation. Ce qui a l'avantage, à la fois, de discréditer l'opposition démocratique et de conforter les observateurs dans leur choix de "l'observation", justement! Il est donc nécessaire de recentrer le débat et d'apporter un éclairage nouveau à cette sortie.
La rupture d'une alliance politique est toujours et partout un échec. Néanmoins il convient de bien analyser ses tenants et aboutissants. Il est vrai qu'il existe dans tous les partis une concurrence pour présider les listes (parfois pour des questions de prestige ou de leadership). Mais les commentaires parlent de cupidité et de course aux têtes de listes entre les composantes de la Moubadara, alors qu'ils savent bien que le désaccord n'a pas porté sur le partage mais s'est cristallisé autour d'un nom (qui a été cité par ailleurs).
La véritable question est donc la suivante: la sortie du PSG de la Moubadara n'a-t-elle pas des causes plus profondes, que le désaccord sur un nom n'a fait, en fin de compte, que précipiter. Il faut bien lire, à cet égard, les griefs que font, sur le réseau social Facebook, les militants du PSG au Mouvement Ettajdid. A l'évidence, il y a chez eux un désaccord sur la ligne politique de ce parti qui s'est affirmée depuis son congrès de juillet 2007. Car le PSG a manifestement exprimé ses réserves sur deux points: l'élévation de la tonalité de l'opposition d'Ettajdid et son rapprochement du PDP et du Forum, couronné par plusieurs positions communes.
De ce point de vue, les divergences sont bien réelles. Elles ont bien mûri et la rupture annoncée hier n'apparaît plus comme une surprise. Elle oblige Ettajdid à repenser ses alliances et, sans doute, à reconsidérer en profondeur sa stratégie.
1 commentaire:
Aux amis qui ont demandé plus de détails concernant la personne objet de désaccord entre les partenaires de la Moubadara:Le désaccord a porté sur M. Ziadi non pas en tant que membre du PSG, mais en tant que représentant certains errements politiques (voir le rôle qu'il a joué dans le congrès fantoche des journalistes, au moment où tous les démocrates du pays étaient solidaires avec le bureau légitime). Une telle tête de liste ne pouvait que brouiller le message de la Moubadara!
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