- Notre sulfureux journaliste et donneur de leçons à l’opposition, Borhane Bsaïess vient de nous gratifier d’un article fort instructif aux relents altruistes dans Assabah du 28 juillet mettant en avant ce qu’il appelle « les arguments consensuels autour du Président Ben Ali ». Son appel a bien été entendu, puisqu’il a été propulsé depuis, à « l’Observatoire national des élections présidentielle et législatives » : qui dit que le journalisme en Tunisie ne mène nulle part ?
- En plus des militants du RCD, des dignitaires de l’Etat et des responsables de l’Administration centrale ont été « conviés », nous dit-on, à assister à la cérémonie du dépôt de la candidature du candidat-président Ben Ali devant les membres du Conseil Constitutionnel. Tous les médias ont été mobilisés - spontanément - pour couvrir l’« événement », des messages de soutien à la candidature de Ben Ali sont envoyés « spontanément » par des organismes, institutions, etc. Des comités de soutien, toujours « spontanés », à cette candidature, se forment un peu partout dans le pays. Qui ose dire que la « spontanéité » avait complètement disparu du pays ?
- Tous les titres du groupe Assabah du 2 septembre annoncent à la Une que le Conseil d’Administration de Dar Assabah « soutient la candidature Ben Ali », et parmi les raisons invoquées ; « Ce soutien émane de notre conviction que, sous la conduite éclairée de l’homme du Changement, le paysage médiatique dans notre pays a gagné en diversité et en liberté d’expression, dès lors que les journaux de l’opposition s’expriment librement sur leurs colonnes et que les journaux indépendants sont confortés dans leur choix et dans leur libre-arbitre », lit-on dans Le Temps. Toute la question est de savoir si les journalistes du groupe ont été consultés préalablement, ou bien, n’ont-ils plus droit maintenant au chapitre ? En tout cas, comme journal d’opposition, nous attirons l’attention des auteurs de ce communiqué sur le fait qu’il nous arrive maintes fois de ne pas « nous exprimer librement sur nos colonnes » (sic).
- A la Une du même numéro du Temps, le directeur de la rédaction nous gratifie d’un texte d’anthologie au style cocasse et abscons à la fois, où nous pouvons lire notamment : « Sans faire dans le mysticisme, sans interpeller la mythologie, ni s'interroger sur le sexe des anges, cette symbiose entre un peuple (le nôtre) et son guide (le nôtre) est une fantastique chimie que sécrètent les pulsions sur l'appel du cœur et synthétisent la logique et la raison qui, pourtant, veut bien déraisonner, se faire des concessions, revendiquer l'amour, et basculer dans les bras de son pire ennemi : la passion ». Si vous avez compris quelque chose, faites-nous signe…
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