Le débat sur le vote utile a été lancé dans le camp démocratique, il y a quelques semaines, par les partis qui se considéraient de « grosses cylindrées » en vue de dissuader les Tunisien(ne)s séduit(e)s par les idées du Pôle et son programme de lui donner leurs voix en les reportant sur ceux qui auraient plus de chance de les représenter, c’est-à-dire eux-mêmes.
Face à cette campagne, nous avions d’abord revendiqué avec fierté le fait que le vote pour le Pôle était, pour les modernistes tunisiens, un vote de conviction. Le Pôle avait, en effet, le mérite :
- de défendre haut et fort le projet moderniste sans transiger ni louvoyer
- d’avoir appelé très tôt à l’alliance des forces modernistes
- d’avoir su incarner un projet de société en transcendant les intérêts partisans
- de ne pas rouler pour un « leader charismatique » ou un Zaïm
- d’avoir pris compte dans son programme les principales revendications de la Révolution
Nous avons ajouté, en outre, que pour parler de vote utile, il ne fallait pas se limiter au critère de la richesse matérielle, ni aux sondages approximatifs et leurs promoteurs douteux, d’autant plus qu’ils concédaient facilement que la grande majorité des Tunisiens restait indécise quant à son choix !
Or, aujourd’hui que la donne a changé et que ceux-là même qui avaient ignoré l’offre d’une alliance moderniste adoptent un ton nouveau et appellent tardivement à une coalition (comment ? quand ? où ?) et face au nombre impressionnant de listes indépendantes, il est peut-être bon de souligner que le vote pour le Pôle sera aussi un vote utile.
En effet, la récente montée en puissance du Pôle et la vague de sympathie qu’il suscite brouillent les anciennes grilles de lecture et laissent penser que la voix donnée au Pôle ne sera sans doute pas une voix perdue. Mieux encore, on peut dire que pour tous ceux qui se reconnaissent dans le projet moderniste, le vote pour le Pôle représente, à l’heure actuelle, le vote utile. Il est indéniable, en effet, que dans la multitude de listes indépendantes, il y en a quelques-unes fort attachantes, sur lesquelles figurent parfois des amis qui ont souvent partagé nos combats et nos idéaux. Mais tout le monde se rend compte aujourd’hui que les élections exigent une véritable machine et un minimum de militants, ce dont hélas peu de partis disposent et encore moins les listes indépendantes. Et, comme l’a montré E. Jouini, si ces dernières représentent en moyenne 30 listes par circonscription et que si chacune d’elle recueillait 1% des voix, 30% des voix seraient pour ainsi dire perdues et ne pèseraient nullement dans le décompte final.
Dès lors, j’invite tous mes concitoyens jaloux des acquis modernistes du pays, qui désirent non seulement les protéger mais aussi les renforcer, à voter à la fois utile et conformément à leurs convictions… Je les invite à voter pour le Pôle !
Baccar Gherib
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