Gaza brûle. J’ai encore plus froid. Ce que je vois à la télévision me paraît plus vrai que ce que j’ai vécu et vu à Gafsa. Et Dieu sait si j’ai vu des choses à Gafsa. Gafsa était loin des médias ; maintenant, elle s’éloigne davantage de moi. J’ai les larmes aux yeux et je n’arrive pas à pleurer.
La police - on se croirait à Ramallah et pas chez nous - nous a empêchés de descendre dans la rue, passé un jeune manifestant à tabac, injurié tout le monde hommes et femmes ; ils veulent la sécurité en terrorisant des citoyens embarqués spontanément dans une manifestation pacifique. Le moindre lapsus, Gafsa au lieu de Gaza, ferait tout basculer. Qui sait ?
Des centaines de morts. Un carnage. On sacrifie Gaza. On continue de gloser sur la responsabilité du Hamas et la lâcheté des gouvernements arabes. Et comme au Moyen Age, on a peur de nommer le diable pour ne pas réveiller les forces du mal. Mieux vaut l’exorciser dans le silence. Balivernes.
Nous ne sommes pas antisémites. L’Occident en sait beaucoup plus que nous. Ma mère pleure encore Judith, sa meilleure amie d’enfance. Sur fond de mauvaise conscience refoulée et de fascisme déguisé par la diplomatie, l’Occident continue son monologue et affiche merveilleusement son arrogance ?
Je n’ai jamais partagé les idées du Hamas, ni celles du Hezbollah ; mais je ne les ai jamais haïs, ni considérés comme terroristes. Cheikh Yacine Ramadan n’est pas un terroriste, Hassan Nasrallah n’est pas un terroriste. J’ai toujours salué l’esprit de résistance qu’ils nous ont toujours insufflé tout en continuant de m’opposer à leurs projets de société. L’Occident prétend nous donner des leçons de démocratie et s’acharne aveuglément à nous coller des préjugés racistes et fascistes. Cet antagonisme - nullement schizophrénique parce que calculé - me tue. Pourtant, nous n’avons jamais cessé de rêver de l’Occident. Nous sommes voués à l’amour.
Aujourd’hui, les Israéliens poussent les Palestiniens à la folie. C’est leur acharnement sanguinaire et la complicité lâche de l’Occident qui nourrissent le fanatisme et la haine que leur vouent ce qu’ils se plaisent à nommer « des terroristes ».
On nous a volé nos rêves ; nos fêtes se font dans le deuil. C’est la complicité de L’Occident et le silence de Dieu qui font notre tragédie. Ce qui se passe à Gafsa - lapsus oblige - est aussi tragique. Le 11 septembre dernier, des peines de prison arbitraires et aberrantes vont jusqu’à 10 ans de prison ferme. Adnan Haji a été incarcéré parce qu’il a agi en homme libre. Vous le savez.
En Tunisie, les anciens d’Afghanistan et les anciens d’Irak se comptent par centaines. Tout le monde le sait aussi, bien que tabou. La tragédie de Gafsa ranime et ravive les blessures. Vous poussez les gens à la folie et c’est nous tous qui brûlerons. Les esprits sont en feu. Les effets de serre ne sont que le reflet pâle de l’étouffement qui menace les libertés.
Tahar Youssef
La police - on se croirait à Ramallah et pas chez nous - nous a empêchés de descendre dans la rue, passé un jeune manifestant à tabac, injurié tout le monde hommes et femmes ; ils veulent la sécurité en terrorisant des citoyens embarqués spontanément dans une manifestation pacifique. Le moindre lapsus, Gafsa au lieu de Gaza, ferait tout basculer. Qui sait ?
Des centaines de morts. Un carnage. On sacrifie Gaza. On continue de gloser sur la responsabilité du Hamas et la lâcheté des gouvernements arabes. Et comme au Moyen Age, on a peur de nommer le diable pour ne pas réveiller les forces du mal. Mieux vaut l’exorciser dans le silence. Balivernes.
Nous ne sommes pas antisémites. L’Occident en sait beaucoup plus que nous. Ma mère pleure encore Judith, sa meilleure amie d’enfance. Sur fond de mauvaise conscience refoulée et de fascisme déguisé par la diplomatie, l’Occident continue son monologue et affiche merveilleusement son arrogance ?
Je n’ai jamais partagé les idées du Hamas, ni celles du Hezbollah ; mais je ne les ai jamais haïs, ni considérés comme terroristes. Cheikh Yacine Ramadan n’est pas un terroriste, Hassan Nasrallah n’est pas un terroriste. J’ai toujours salué l’esprit de résistance qu’ils nous ont toujours insufflé tout en continuant de m’opposer à leurs projets de société. L’Occident prétend nous donner des leçons de démocratie et s’acharne aveuglément à nous coller des préjugés racistes et fascistes. Cet antagonisme - nullement schizophrénique parce que calculé - me tue. Pourtant, nous n’avons jamais cessé de rêver de l’Occident. Nous sommes voués à l’amour.
Aujourd’hui, les Israéliens poussent les Palestiniens à la folie. C’est leur acharnement sanguinaire et la complicité lâche de l’Occident qui nourrissent le fanatisme et la haine que leur vouent ce qu’ils se plaisent à nommer « des terroristes ».
On nous a volé nos rêves ; nos fêtes se font dans le deuil. C’est la complicité de L’Occident et le silence de Dieu qui font notre tragédie. Ce qui se passe à Gafsa - lapsus oblige - est aussi tragique. Le 11 septembre dernier, des peines de prison arbitraires et aberrantes vont jusqu’à 10 ans de prison ferme. Adnan Haji a été incarcéré parce qu’il a agi en homme libre. Vous le savez.
En Tunisie, les anciens d’Afghanistan et les anciens d’Irak se comptent par centaines. Tout le monde le sait aussi, bien que tabou. La tragédie de Gafsa ranime et ravive les blessures. Vous poussez les gens à la folie et c’est nous tous qui brûlerons. Les esprits sont en feu. Les effets de serre ne sont que le reflet pâle de l’étouffement qui menace les libertés.
Tahar Youssef
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