mercredi 24 mars 2010

Sommes-nous hostiles au compromis ?

«Les Sociétés islamiques sont-elles hostiles au compromis?» Tel est le thème du colloque organisé la semaine passée, à Tunis, par le laboratoire DIRASET de la Faculté des Sciences Humaines de Tunis, en collaboration avec la Fondation allemande Hans Seidel – Maghreb.

Dans un rapport introductif, Mohamed Nachi, professeur de l’Université de Liège et chercheur associé au Laboratoire DIRASET souligne que «Ce colloque vise à initier une réflexion approfondie sur le concept de compromis, ses enjeux à la fois théoriques et pratiques ainsi que sa place aussi bien en islam que dans les sociétés arabo-islamiques. Son ambition se veut triple: mettre à jour une approche théorique nouvelle d’un concept central longtemps déconsidéré tant par la philosophie politique et morale que par les sciences sociales; tenter de mettre à l’épreuve de la réalité de nos sociétés ce concept, de comprendre sa pertinence et sa fécondité pour l’intelligibilité des différents phénomènes religieux, socioculturels et politiques; et enfin, en repérer les assises et les configurations pragmatique dans le cadre d’une réflexion sur le devenir et les transformations de l’islam et de la culture islamique. En questionnant l’histoire et le présent de nos sociétés, cette notion-frontière servira, espérons-le, à ouvrir la voie à une compréhension nouvelle de leur évolution et des défis qu’elles doivent relever face aux exigences de la modernité».

Plus d’une vingtaine de chercheurs venus de France, de Suisse, de Belgique, du Maroc et de Tunisie, ont présenté des communications en vue d’explorer cette notion encore peu défrichée dans les études contemporaines portant sur nos sociétés. Parmi cette somme d’interventions, les unes aussi intéressantes que les autres, figurent celles des professeurs Yadh Ben Achour et Abdelmajid Charfi, qui ont présenté leurs réflexions sur le compromis dans l’orthodoxie musulmane. Le philosophe belge de renommée internationale, Philipe Van Parijs, est, pour sa part, intervenu sur le thème «Qu’est-ce qu’un bon compromis?». Quant au politologue français Michel Camau, auteur d’un apport fondamental sur la nature autoritaire du régime tunisien, il a conféré autour de l’europolitique et la Méditerranée. Le Professeur Mahmoud Ben Romdhane a réfléchi, lui, sur le néo-corporatisme en prenant le cas des relations entre le pouvoir tunisien et l’UGTT. Larbi Chouikha et Eric Gobe ont présenté leur recherche sur le compromis nécessaire impossible entre la LTDH et le pouvoir et Romain Lecomte a exposé les résultats de son travail sur les promesses et limites du compromis dans le … congrès d’Ettajdid. Nous y reviendrons !

Attariq Aljadid

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