Il était, dès lors, fort intéressant pour nous de suivre cette rubrique et de voir ce qu’elle pouvait encore révéler – à son insu ? – du fonctionnement du système politique tunisien et de la perception de la députation. L’interview étant structurée selon un canevas immuable – on demande essentiellement au député de se présenter, d’évaluer son (ou ses) mandat(s) et d’apprécier ses chances pour les prochaines «élections» – , il est possible d’en tirer quelques enseignements quant aux constantes ou quant aux nuances.
Aussi, remarquons-nous, pour la livrée du 23 mars, qui concerne encore un député RCD, des réponses plus nuancées que celles de son prédécesseur qui s’est distingué, il est vrai, par son franc-parler. Il faut avouer, aussi, que les questions (préparées par M. Sofiane S’hili) ont été légèrement retouchées et il n’y est plus fait allusion à la confiance des électeurs, mais seulement à leur «regard» (sic). Ce qui évite d’acculer le député sur un terrain glissant. Toutefois, dans ce cas aussi, la députation reste tributaire du préélectoral – le choix du RCD – et le principal regret est celui de «ne pas avoir pu rendre service à tous ceux qui l’ont souhaité».
Notons, par ailleurs, l’apparition d’une nouvelle question portant sur l’intérêt pécuniaire de la députation et évoquant un enrichissement possible après deux mandats consécutifs. Ce à quoi notre député, pourtant président régional de l’UTICA, répond que, à la fin de son deuxième mandat, il «continue d’appartenir, comme 80% des Tunisiens, à la classe moyenne» ! Heureux pays, la Tunisie, où même d’éminents représentants du patronat appartiennent à la classe moyenne…
A bientôt ! En espérant, grâce à la prochaine «pause» et au prochain député, en savoir un peu plus sur la députation en cette année électorale et voir ce qui importe à «nos élus», au-delà de figurer sur les listes RCD, mettre du beurre dans ses épinards et rendre service.
Boubaker Jridi
Boubaker Jridi
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