mercredi 3 juin 2009

Dans une interview à Libération. Eric Hobsbawm revient sur le retour de Marx et sur la crise

Par ces temps de crises, de pertes de repères, de doutes et d’inquiétudes, il est toujours utile d’aller consulter nos vieux sages. C’est ce qu’a fait le journal Libération, dans sa livraison du 24 mai dernier, en interrogeant le célèbre historien marxiste Eric Hobsbawm à propos, justement, du regain de vigueur de la pensée de Marx et de l’idéal égalitaire.

L’historien britannique s’explique facilement ce retour car, pour lui, et contrairement à l’économie standard, Marx pense que l’essence du capitalisme n’est pas la stabilité, mais la crise. Il est, dès lors, tout à fait compréhensible que son spectre réapparaisse à la faveur des récents troubles de l’économie capitaliste mondialisée. D’ailleurs, la principale leçon que l’historien nous invite à retenir de cette crise, c’est la faillite du modèle du laisser-faire, selon lequel la libre poursuite d’intérêts rationnels finit par aboutir, grâce aux mécanismes du marché, à un ordre harmonieux. Cette faillite de la version extrême du capitalisme n’est pas sans rappeler celle de la version extrême du socialisme (l’étatisme), il y a vingt ans. Pour cela, Hobsbawm estime qu’il faut dépasser l’ancienne opposition entre marché et planification, car nos économies sont désormais condamnées à être des économies mixtes. Ainsi, la phase actuelle est particulièrement passionnante car, à l’image des années 1929-1933, elle est celle où les hommes devront inventer de nouveaux modèles pour mieux gérer leur vivre ensemble. Alors, vivement, le nouveau Roosevelt et le nouveau Keynes !!

B. Gh.

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