vendredi 27 février 2009

De la diffusion du classement d’International Living ou de la grossièreté de notre système d’information

Commençant par l’Agence TAP, se poursuivant par l’organe officiel La Presse qui lui a immédiatement consacré deux articles, et se répandant dans tous les mass media, officiels et pseudo-indépendants, le classement d’International Living a fait tâche d’huile dans notre pays. La Tunisie en tête des pays arabes où «il fait bon vivre» est le titre de tous les journaux.

Quelle est la source de ce «classement» ? Une organisation internationale inter-gouvernementale ou, du moins, une institution internationale spécialisée, reconnue, pense naturellement le public. Non, il s’agit d’une société privée de tourisme sans aucune compétence en la matière. Aucun des critères retenus n’émane de ses propres efforts ; tous sont repris de sources extérieures. Ils sont loin d’être rigoureusement définis et leur pondération n’est pas justifiée. Et contrairement à l’affirmation de l’agence TAP, International Living n’est PAS un observateur de la qualité de vie dans le monde.

Ce «classement» n’est pas le premier d’International Living. Et nos laudateurs auraient mieux fait de répercuter plus abondamment celui de l’année dernière car celui de cette année est en net recul : la note finale de la Tunisie est tombée de 59 à 56 et son classement a régressé de 15 places.


Nous ne voulons pas entrer davantage dans la logique de ce jeu qui n’en mérite pas tant. Nous ne pouvons, toutefois, faire l’économie de deux remarques essentielles. Quand bien même ce classement serait significatif et représentatif, les comparaisons de la Tunisie avec les pays arabes et avec les pays africains n’ont aucun sens car ce sont les deux zones les plus déprimées du monde ; c’est avec d’autres pays que la Tunisie est en compétition. La deuxième concerne le système d’information dans notre pays : le bruit fait autour de ce «classement» est révélateur de son sous-développement, de son absence d’esprit critique et, pire que tout, de sa capacité à répandre du superflu, surtout lorsque celui-ci est au service du Prince. Cette caractéristique n’est pas celle des médias des pays civilisés.

Mahmoud Ben Romdhane

1 commentaire:

vivant-mort a dit…

de toute façon ce classement confirme à peu pres les conditions en Tunisie: Vous pouvez y vivre si vous renoncer à vos libertés