mercredi 29 avril 2009

L’affaire Maklada annonciatrice de temps durs pour les salariés ?

Le sit-in organisé par les employés de l’usine productrice de câbles métalliques «Maklada» à Eljem est le dernier moyen qu’ils ont trouvé pour défendre leur gagne-pain, leurs droits et leur dignité. En effet, invoquant des difficultés économiques, son propriétaire, M. Moez Driss, a tout simplement procédé au licenciement de 39 employés sur les 160 que compte l’entreprise. Cette procédure, qui a touché des employés titulaires ayant contribué pendant plusieurs années à la prospérité de l’entreprise et aussi, comme par hasard, les six membres du syndicat de base, s’est faite, ainsi que l’a souligné l’inspection du travail, en parfaite violation de la législation en vigueur. De même, et pour mieux souligner l’inanité de l’argument avancé par le propriétaire, les licenciés ont été immédiatement remplacés par des employés précaires, fournis par des sociétés de sous-traitance, donc taillables et corvéables à merci !

L’affaire Maklada est grave. Car beaucoup tenteront, à l’instar de M. Driss, de profiter du contexte de la crise mondiale pour invoquer des difficultés économiques et essayer de se débarrasser des employés titulaires et/ou syndiqués, conscients de leurs droits et de leur participation à la création de la richesse, et de les remplacer par une main-d’œuvre précaire, docile et sous rémunérée. De tels agissements, portant atteinte aux droits des travailleurs et au droit tout court, mettent en péril la paix sociale dans le pays. Il est, dès lors, urgent que les autorités prennent conscience du danger et qu’elles interviennent pour faire respecter la loi, même à des personnes influentes, jouissant d’un certain poids économique et politique, tel le propriétaire de l’usine Maklada. Il est de même souhaitable que l’Organisation du patronat joigne l’acte à la parole, en respectant ses partenaires sociaux et en décourageant de telles pratiques ! Car, sans une intervention énergique visant à faire respecter la loi en matière de droit du travail, notre société risque de faire les frais d’une « contre-révolution » et de sombrer dans la féodalité !

Baccar Gherib

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