De l’avis des spécialistes, le plus beau «coup» du mercato d’hiver, a été sans doute réalisé par l’Espérance de Tunis qui s’est attaché les services du jeune prodige bizertin Hamza Baghouli, un gaucher convoité par les plus grands clubs du pays. Une fois recruté, on s’attendait de le voir faire étalage de son talent et de son savoir faire sous la casaque rouge et jaune de sa nouvelle équipe. Mais, pour plusieurs raisons, il ne fit que de timides apparitions. Le retour de Benzarti aux affaires techniques du club de Bab Souika n’arrangea pas ses affaires, puisqu’il ne fut convoqué à aucun des pourtant nombreux matchs disputés ces dernières semaines.
Petit à petit, Hamza rentra dans les rangs et on n’entendit presque plus parler de lui. Jusqu’à ce qu’il fit la une de tous les journaux du 29 avril dernier. Malheureusement, ce n’était pas pour annoncer ses exploits sur le rectangle vert, mais pour faire part de sa condamnation par la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Bizerte à un an de prison ferme, exécutoire nonobstant appel, pour avoir consommé des stupéfiants. En réalité, ce n’est qu’une demi surprise, dans la mesure où Hamza a déjà été suspendu la saison dernière pour «dopage». Or, tout le monde sait qu’en Tunisie, le terme «dopage signifie» assez souvent, non pas l’usage de produits réellement dopants tels que l’EPO, la créatine ou les anabolisants, mais simplement l’identification de traces de cannabis dans l’urine.
Au-delà de l’aspect tragique de cette histoire, car, si la peine est confirmée en appel, la carrière de Baghouli semble sérieusement compromise, ce fait divers, ayant eu pour protagoniste une star de notre football, aura eu au moins le mérite de révéler le phénomène d’addiction aux drogues dites douces chez certains de nos jeunes. Il devrait, pour cela, être affronté par les pouvoirs publics en dehors d’une approche exclusivement répressive.
Mohammed Ali Mekkaoui
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