dimanche 31 mai 2009

A travers la blogosphère #9 : Ibn Khaldoun et "militantisme électronique"


Cette semaine, la blogosphère nous fait découvrir la face cachée d'Ibn Khaldoun et le "militantisme électronique".

A l'occasion de l'anniversaire de la naissance de Abderrahmane Ibn Khaldoun, le 27 mai 1332, Kissa Online nous fait découvrir une autre facette de cet illustre personnage qui a marqué son époque et représente pour beaucoup celui qui a jeté les fondements de ce qui est devenu ensuite la sociologie moderne. Louant d'abord les mérites indéniables du penseur, "le premier à avoir apporté des données matérielles (économiques et sociales) pour expliquer les phénomènes sociaux et politiques et à tenter de les cristalliser sous forme de règles générales", le blogueur ne manque pas de s'interroger sur la personnalité d'Ibn Khaldoun pour tenter de "clarifier ses opinions et leurs déterminants". Kissa Online dresse ensuite le portrait psychologique du personnage en citant le Dr. Jemâa Chikha qui évoque les nombreuses "particularités négatives" du sociologue "notamment politiques et morales" et un "comportement machiavélique" qui se combine avec sa grande maîtrise des tenants et des aboutissants du jeu politique de son époque. Le blogueur s'appuie également sur "les sources égyptiennes" qui tout en décrivant Ibn Khaldoun comme un être "affable, empreint de modestie, facile à vivre et solitaire", précisent toutefois que son "arrogance" prend le dessus dès qu'il détient un poste dans la magistrature. Politiquement, Ibn Khaldoun était "machiavélique". Pour parvenir au pouvoir, il était capable de "délation" et "fomentait des complots contre ses amis". Malgré son attachement à l'idée de justice, Ibn Khaldou n'hésitait pas à rappeler que "le gouvernant est d'essence divine" et que ses sujets lui doivent "obéissance" sous peine d'"être tués". Il professait également que "la plume et le sabre sont au service du gouvernant"…


Dans une note ironique, Eddou3aji tourne en dérision ce qu'il appelle le "militantisme électronique". Protestant contre le flot de pétitions qui "étouffent (sa) messagerie électronique" et pullulent sur Facebook, le blogueur émet de sérieux doutes sur le pouvoir d'un "clic de souris" à libérer "le militant congolais" qui croupit dans les geôles de l'oppresseur. Les pétitions, estime le blogueur, sont déjà peu efficaces dans les démocraties traditionnelles où elles sont détournées par les politiques à des fins électoralistes en servant à alimenter des discours populistes destinés à leur faire gagner les élections. Que dire alors des "nos" démocraties… Le blogueur dénonce ensuite le "militant pantouflard" confortablement installé "chez lui ou dans son bureau climatisé" qui croit "satisfaire sa conscience" en signant à distance des pétitions à tout va. Pour Eddou3aji, ces "militants" électroniques "anonymes" ne possèdent même pas cette légitimité acquise par le "courageux militant" traditionnel qui sillonne inlassablement le pays à la recherche de signatures en prenant tous les "risques" pour défendre ses convictions. Il ajoute que le fait de ne pas signer les pétitions électroniques n'est pas synonyme de désaccord avec les principes qu'elles défendent et que les signer n'est pas non plus une preuve de courage ou de bravoure. Et le blogueur de citer, enfin, Bourguiba moquant les membres du vieux Destour qui "protestent, dénoncent… puis finissent par rédiger une pétition avec les larmes de leurs yeux…".


Hédi Ben Smail

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